Face au réchauffement climatique, l'électricité occupera une place croissante, pour décarboner les transports, le bâtiment etc : elle devrait passer de 27% de l'énergie finale consommée aujourd'hui, à 42-56% au milieu du siècle, estime l'établissement public dans ces travaux prospectifs "Transition(s) 2050".
Pour alimenter le débat présidentiel et éclairer les choix énergétiques futurs, quatre scénarios de société visant la neutralité carbone ont été élaborés. Inspirés des modèles du Giec (les experts climat de l'ONU), ils vont du plus sobre (S1) au "business as usual" (S4, habitudes inchangées).
Mais in fine, devant la nécessité de sortir des énergies fossiles, tous les quatre seront fondés, à plus de 70%, sur les énergies renouvelables, photovoltaïque et éolien terrestre d'abord.
Le S1 prévoit une sortie du nucléaire, avec le seul maintien en 2050 du réacteur de Flamanville en cours de construction. Le S2, à forte gouvernance locale, économie du partage généralisée..., voit les ENR se développer et le parc nucléaire historique se réduire peu à peu.
Le scénario central (S3) suggère, pour limiter la pression sur les sols et paysages, deux options en plus : six réacteurs nucléaires EPR2, ou de l'éolien en mer notamment flottant, technologie non encore mature. Selon l'Ademe, leurs bénéfices économiques et CO2 sont proches, et l'option avec nucléaire légèrement moins coûteuse.
Enfin le S4 inclut du nucléaire et de l'éolien flottant.
Selon l'Ademe, globalement, le coût complet de production électrique en EUR/MWh devrait rester "relativement proche" en 2050 du niveau de 2020.
Il n'inclut cependant pas les investissements hors système électrique (par exemple les rénovations énergétiques, plus ou moins étendues selon les hypothèses). C'est dans le scénario S2 que le coût du courant est le plus faible en 2050 (-12% par rapport à 2020), car avec l'efficacité et la sobriété, la demande plus modérée permet de se reposer sur les technologies plus compétitives (photovoltaïque, éolien terrestre).
Enfin l'Ademe s'est penchée sur les besoins en métaux et matériaux.
Elle anticipe ainsi des "consommations négligeables pour le béton, l'acier et le verre", mais des besoins accrus pour l'aluminium et le cuivre des véhicules.