La dernière note de conjoncture immobilière des Notaires de France, publiée fin juillet 2022, est venue confirmer une tendance que relevait, quelques semaines plus tôt, la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) : le ralentissement de l’activité immobilière serait bel et bien amorcé en France sur le marché dans l’ancien.
Après « un début d’année dynamique » sur le plan du volume transactionnel, constatent les Notaires de France, « la stabilisation est désormais enclenchée et pourrait augurer d’une décrue ».
Ils ajoutent : « Les chiffres actuels [soit un cumul sur douze mois glissants encore de très belle facture, avec 1 182 000 transactions enregistrées à fin mai 2022], n’expriment pas encore le ressenti global des notaires qui signalent les tendances d’un ralentissement un peu plus prononcé de l’activité immobilière dans les mois à venir ».
Une demande d’apport plus importante
Et pour cause : « L’offre de biens à vendre s’amenuise lentement, poursuivent les Notaires de France, tout comme le nombre d’avant-contrats, rendant hypothétique un maintien aussi haut des volumes. »
Par ailleurs, cette « dégradation » serait à corréler directement, selon la collective des Notaires de France, avec deux facteurs désormais bien identifiées et qui sont autant de freins à la bonne tenue de l’activité immobilière hexagonale :
- Premièrement, la hausse de l’inflation (portée de façon significative par la hausse des prix de l’énergie) qui n’est pas sans affecter le pouvoir d’achat des Français ; et les Notaires de relever, ici, que « l’Insee prévoit une inflation de 6,8 % en septembre 2022 et de 5,5 % sur l’année 2022 ».
- Deuxièmement, la remontée des taux des crédits à l’habitat qui se poursuit (même si « elle reste modérée », notent-ils), excluant ainsi un nombre grandissant de personnes du marché immobilier, au premier rang desquels les primo-accédants, qui « doivent faire face à une demande d’apport plus importante. »
Une bonne nouvelle toutefois : « La vague d’acquéreurs est toujours présente, notamment sur le marché des maisons, tirant les prix vers le haut sur des biens de moindre qualité, à défaut d’une offre suffisante. »
Les prix continuent de progresser
Concernant l’évolution des prix de l’immobilier dans l’ancien, ils ont, d’abord sur le plan national, continué de progresser au 1er trimestre 2022, soit +1,5 % par rapport au 4e trimestre 2021 (sur un an, la hausse atteint 4,7 % pour les appartements et 9,3 % pour les maisons).
Et alors qu’en Province les prix au mètre carré affichent, toujours au 1er trimestre 2022, une progression de 1,8 % vs. le 4e trimestre 2021 (+7,8 % pour les appartements et + 10,8 % pour les maisons), ils sont proches de la stabilité en Ile-de-France : +0,7 % au 1er trimestre 2022 et 2,5 % sur un an.
A Paris, en revanche, les prix baissent, soit, selon les Notaires du Grand Paris, un recul de 0,7 % sur la période courant de mars à mai 2022, versus la période correspondante de 2021, pour redescendre à 10 530 euros/m2.